1997 – 2019 : chronique d’un projet

1997 – 2006 : la Maison de la danse à Lancy

Le projet d’une Maison de la danse s’est formulé en 1997, et son implantation dans le projet du centre socioculturel à Lancy en 2002. Cette infrastructure n’était pas la revendication d’un outil luxueux ou d’un théâtre prestigieux. Elle répondait simplement à la nécessité, la vitale nécessité pour la danse d’avoir un lieu de recherches, d’accueil et de création de spectacles. Un lieu dédié à l’art chorégraphique contemporain.
Provisoirement, l’ADC trouve un refuge, en 2004, dans la salle communale des Eaux-Vives, dans l’attente de son implantation à Lancy.
Mais le projet de la Maison de la danse à Lancy, porté par l’ADC et un groupe de travail constitué du milieu professionnel de la danse, n’a pas abouti. Un référendum a donné lieu à une votation populaire dans la commune de Lancy, qui a enterré en 2006 la Maison de la danse tout comme le centre socioculturel.

2007 – 2012 : de la Maison au Pavillon

L’ADC tourne la page, la Maison de la danse à Lancy ne verra pas le jour.
L’association a toutefois trouvé un abri temporaire dans la Salle communale des Eaux-Vives en 2004, une salle réaménagée pour la représentation de l’art chorégraphique. Cette salle appartient à la Ville de Genève (la GIM), qui souhaite la récupérer afin de redonner aux habitants du quartier l’usage de ce lieu, qu’ils ont perdu. L’ADC poursuit donc ses activités, temporairement, à la Salle des Eaux-Vives…
Le besoin de l’ADC s’est reformulé début 2007: il s’inscrit dans un court terme et le projet, plus léger, est celui d’un Pavillon de la danse au centre ville, sur la place Sturm. Ce pavillon permettra à l’ADC de poursuivre et développer ses activités.
Ce projet a pris la forme en 2011 d’une proposition du Conseil Administratif au Conseil Municipal (la PR-873 ), en vue de l’ouverture d’un crédit destiné au concours et à l’étude de ce lieu.

2013 – 2018 : le Pavillon se dessine

Le crédit en vue du concours et de l’étude du Pavillon de la danse sur la place Sturm (1,17 millions de francs) a été voté au Conseil municipal lors de la séance ordinaire du 9 mai 2012. Un vote quais à l’unanimité : 64 oui, 4 non (de l’UDC). Il y a donc un concours d’architecture au printemps 2013, un lauréat désigné en octobre 2013, et un vrai projet, sur lequel les mandataires, les utilisateurs (ADC) et la Ville de Genève travaillent dès octobre 2013.
A l’automne 2017, la demande d’autorisation de construire est déposée. Le 7 février 2018, le conseil municipal est invité à voter la demande de crédit. Le 16 février 2018, un référendum est lancé contre le pavillon de la danse par un riverain et l’UDC.

2019 – 2021 : Le Pavillon se construit

La chronique détaillée

1997
Le Département des affaires culturelles de la Ville de Genève mène une opération de consultation des milieux culturels et convoque les milieux de la danse.
Lors de cette rencontre avec les chefs de service du DAC, le milieu formule une unique revendication: la nécessité pour la danse indépendante d’obtenir un lieu. Convaincus par la légitimité de cette demande, les chefs de service engagent les personnes présentes à réaliser un dossier. Ce dossier doit comprendre un projet artistique, un descriptif de l’espace, une proposition de fonctionnement, une programmation type. Il doit aussi être accompagné d’un budget prévisionnel.
À partir de ce moment, un Groupe de travail pour une Maison de la danse se constitue autour de l’ADC et se réunit avec une grande régularité afin de réaliser le dossier demandé.

mars 1998
Le projet « Une Maison de la danse pour Genève » est rédigé. Il est remis au magistrat, Monsieur Vaissade, et à toutes les personnes présentes le 31 mars lors des « Rencontres culturelles 1998 : théâtre et danse ». Mais les propositions énoncées par Monsieur Vaissade se concentrent sur le Théâtre du Grütli, car la Ville n’a pas les moyens, à l’heure actuelle, de réaliser une Maison de la danse. Monsieur Vaissade propose que le Théâtre du Grütli consacre la moitié de sa programmation au théâtre, et l’autre moitié à la danse.
Le Groupe de travail doit alors mettre de côté son projet afin de répondre à la proposition « 50 % de danse » au Grütli. Une proposition qui s’avère difficilement acceptable face aux besoins du milieu théâtral.

octobre 1998
De nombreuses discussions et diverses propositions émergent concernant la part de la danse réservée au Théâtre du Grütli. Finalement, le magistrat prend les décisions suivantes : le cahier des charges du nouveau directeur du Théâtre du Grütli doit prévoir deux périodes d’accueil pour la danse par saison, à réaliser en concertation avec l’ADC, et l’attribution d’un deuxième studio pour la danse dès septembre 1999.

janvier 1999
Pendant ces longs mois de travail et de négociations autour du Théâtre du Grütli, le projet pour une Maison de la danse n’a pas avancé. L’ADC et le Groupe de travail décident d’explorer divers lieux envisageables pour l’installation de cette Maison.

février-août 1999
Une architecte, Sabine Wiese, est engagée pour prospecter sur divers lieux existant sur le territoire de la Ville de Genève et pouvant répondre aux besoins prioritaires d’une Maison de la danse, c’est-à-dire :
– un lieu de représentation
– un plateau adapté à la danse
– un espace pour accueillir le public.
Dix sites sont envisagés, dont trois qui font l’objet d’une étude plus précise quant à la possibilité d’y installer une Maison de la danse. Cette étude prend comme modèle le Théâtre du Loup (Genève) et le Théâtre de Vidy (Lausanne), et fait l’objet d’un dossier finalisé en juillet 1999.

octobre 1999
Ce dossier est présenté aux chefs de services du DAC. Lors de cette rencontre, et avant de pousser plus avant de nouvelles investigations, nous sollicitons un nouvel entretien avec le magistrat.

mars 2000
À l’occasion de cette rencontre, le magistrat prend connaissance de nos documents et de l’état de nos démarches relatives au projet d’une Maison de la danse à Genève. Il nous invite à déposer un document clairement formulé, faisant état des incidences prévisibles : estimation du coût, budget de fonctionnement, lieux choisis, demandes du public et des artistes, pertinence d’une Maison de la danse.

avril 2000
Le Groupe de travail pour une Maison de la danse se renforce par l’adhésion de nouveaux membres. Pour permettre la réalisation d’un projet complet, trois démarches sont mises en route :
– une enquête est effectuée sur la pratique de la danse à Genève auprès des écoles de danse, ainsi qu’une évaluation de la communauté chorégraphique genevoise
– un sondage est réalisé auprès du public de la danse
– des projets architecturaux sont sollicités.
Huit mois sont nécessaires pour entreprendre ces trois démarches et les voir aboutir.

janvier 2001
Nous finalisons le dossier « Une Maison pour la danse à Genève », document de 25 pages qui propose la synthèse de deux ans de travail, d’enquête et de sondages, et l’investigation sur trois projets architecturaux :
– la construction de la Maison de la danse sur une parcelle située à la route des Jeunes (projet D. Baillif & R. Loponte Architectes)
– l’aménagement du site industriel de la SIP à Châtelaine (projet Ferrero-Delacoste Architectes)
– l’implantation du projet dans la commune de Lancy (projet de l’Escargot réalisé par de Planta Architecte)
Ce dossier est présenté par une délégation du Groupe de travail au DAC en présence de Madame Kolliker et de Messieurs Rohrbasser et Rohrich, le 19 janvier.

mars 2001
Une petite délégation est reçue par le DAC : on nous annonce que le magistrat a pris connaissance de notre dossier et qu’il entre en matière sur l’éventualité d’une construction d’une Maison de la danse sur le territoire de la Ville. Pour cela, il est disposé à proposer un crédit d’étude dans le cadre de la révision du PIQ.
On nous dit aussi que le magistrat a une préférence pour le projet Loponte à la route des Jeunes. La SIP Châtelaine est en zone industrielle, ce qui pose, selon le DAC, d’énormes difficultés liées à la nécessité de déclasser la zone pour en faire un lieu culturel. Enfin, la Ville de Genève ne se sent pas concernée par le projet à Lancy.
Une lettre officielle du Groupe de travail est adressée à Monsieur Vaissade en réponse à ses points de vue. Elle demande l’inscription d’un crédit d’étude pour la SIP à Châtelaine ou le projet de la route des Jeunes.
Parallèlement, une délégation du Groupe de travail est invitée à rencontrer la Commission des Écoles Culture et Loisirs ainsi que les déléguées culturelles de la commune de Lancy, afin d’échanger sur le projet de la Maison de la danse et sur l’éventualité de son inscription dans l’Escargot – projet de centre socio-culturel initié dans le début des années quatre-vingt. Bien qu’il soit beaucoup question de difficultés financières liées à une implantation « extraterritoriale », la Commission est enthousiasmée par la perspective d’une Maison de la danse au sein de l’Escargot.

juin 2001
Aucune nouvelle officielle ne nous est parvenue de la part du DAC. Une nouvelle lettre est adressée à Monsieur Vaissade pour lui demander des informations. Parallèlement, nous sollicitons un rendez-vous avec Madame Brunschwig-Graf, Conseillère d’État en charge du Département de l’instruction publique, afin de lui présenter le dossier et les projets d’une Maison de la danse à Genève.
Nous décidons d’explorer une nouvelle piste, la SIP des Bains, en vue d’une éventuelle location à long terme. Un rendez-vous est pris avec les propriétaires, la CIA. Cette piste est rapidement écartée, nos interlocuteurs ne sachant pas encore clairement quelle sera l’affectation de ce bien immobilier.
Par ailleurs, nous apprenons qu’une motion est déposée au conseil municipal de la Ville de Genève concernant le projet d’une Maison de la danse.
Nous décidons de profiter de notre programmation dans la cour du Musée d’art et d’histoire durant la Fête de la Musique pour organiser un happening sur scène qui réunit une cinquantaine de danseurs, chorégraphes et acteurs culturels du milieu de la danse.

novembre 2001
Après plusieurs reports, la motion « Maison de la danse » est débattue au conseil municipal le 13 novembre 2001.
Notre projet est bien défendu et n’a pas soulevé d’oppositions.
Lors de ce débat, Monsieur Vaissade annonce avoir fait inscrire un budget de 3’800’000 francs dans le projet du vingtième PFQ, en crédit de priorité 1. Il ajoute que le problème des deux projets choisis par le Groupe de travail sur le territoire de la ville de Genève réside dans leurs situations : ils sont sur des parcelles situées en zones industrielles. La position du conseil administratif est claire sur cette question : la déclassification des zones est une politique de mitage non souhaitable. Il s’agit de trouver un autre lieu en ville de Genève.
La motion est acceptée à la majorité et renvoyée directement au Conseil administratif, et plus particulièrement chez Monsieur Ferrazino, au Département de l’aménagement, des constructions et de la voirie.
Immédiatement après cette motion, nous écrivons une lettre à Monsieur Ferrazino pour solliciter auprès de lui un rendez-vous.

janvier 2002
Un rendez-vous a lieu avec Messieurs Ruffieux et Ruegg (DACV) ; Jean-François Rohrbasser et Martine Kolliker (DAC) ainsi que des représentants du Groupe de travail.
Nous faisons le tour de toutes les pistes possibles. Sur chacune d’elles, les zones sont industrielles, ou alors connaissent trop de problèmes pour qu’on puisse y envisager une solution rapide.
Pour terminer, nos interlocuteurs nous annoncent qu’ils vont chercher des solutions – soit un terrain, soit un bâtiment existant qui serait mal occupé – et nous demandent d’attendre deux mois avant d’avoir des nouvelles de leur part.
Monsieur Ruffieux nous rappelle que la Ville est pauvre en terrains et qu’il serait peut-être utile de rencontrer Madame Stroumza au Département de l’aménagement, de l’équipement et du logement à l’État de Genève.
Nous rencontrons Madame Stroumza au DAEL.
Madame Stroumza, assistante de Monsieur Moutinot, est très réceptive à notre projet. Nous évoquons plus particulièrement le site Artamis dont une partie est propriété de l’État de Genève. Selon Madame Stroumza, Artamis n’est pas une bonne piste, sa situation est bloquée pour quelques années. Par ailleurs, un nouveau plan d’aménagement serait nécessaire, ce qui signifie une longue procédure.
Ce dont nous aurions besoin, sur la base du projet de Roger Loponte, n’est d’après elle pas démesuré. Elle envisage de se concentrer sur ce projet pour voir s’il y a des possibilités.
Madame Stroumza exerçant dans un service de l’État de Genève, nous lui présentons également le projet de Lancy et, tout en le valorisant, faisons apparaître la problématique du financement d’un projet situé sur cette commune.
Elle nous demande un mois pour être en mesure de nous donner des nouvelles.

février 2002
Nous sommes relancés par le Service culturel de Lancy et par le délégué à la culture, Monsieur Chobaz. Nous devons donner une réponse à la proposition d’accueillir la Maison de la danse dans le cadre du Centre socioculturel de Lancy, au plus tard fin mars.
Une nouvelle perspective se dessine sur la commune de Lancy avec l’éventuel rapatriement du Palais de l’Equilibre à Genève (une sphère en bois réalisée pour Expo02), sur la parcelle prévue pour l’Escargot. Une motion est soumise au conseil municipal de Lancy qui doit étudier la question et la faisabilité de ce projet. Cette option de remplacer l’Escargot par le Palais de l’Equilibre ne semble pas remettre notre projet en question.

mars 2002
Nous interviewons Monsieur Alain Vaissade pour le Journal de l’ADC sur son point de vue à propos de l’état actuel de notre projet. Ses propos ont considérablement évolué :
– Il est aujourd’hui envisageable de demander un déclassement des parcelles situées en zone industrielle – notamment celle de la route des Jeunes. Par contre, Les Charmilles posent trop de problèmes.
– Il est également envisageable d’entreprendre une discussion sur un subventionnement de la part de la Ville si la Maison se construit à Lancy.
C’est au Groupe de travail de faire son choix entre Lancy ou la Ville.
Madame Stroumza, de son côté, a fait la tournée des terrains et propriétés de l’État. Elle a mené l’enquête sur quelques-uns qui correspondaient aux besoins de notre projet. Malheureusement, aucun ne s’est avéré possible.

avril 2002
Le Département de l’Aménagement des Constructions et de la Voirie a peut-être trouvé un terrain dans le périmètre de Malagnou. Un rendez-vous est pris pour le 29 avril afin d’en savoir davantage.
Le DACV, contrairement à l’avis du DAC, exclut le déclassement de la route des Jeunes.
Nous avons rendez-vous à Lancy.
Le dilemme «l’ Escargot ou le Palais de l’Equilibre» n’est toujours pas résolu. L’insertion de la Maison de la danse n’est toujours pas remise en cause si le Palais de l’Equilibre doit remplacer l’Escargot. La décision doit vraisemblablement être prise à la mi-mai, date à laquelle nous devons donner réponse à Lancy sur la question d’intégrer une Maison de la danse dans leur projet de centre socio-culturel.
Nous avons rendez-vous au DACV pour une réunion avec Monsieur Ruffieux, Martine Kolliker et Jean-François Rohrbasser.
Depuis notre première rencontre du 16 janvier, le DACV a étudié notre projet. Un terrain appartenant à la Ville en zone non industrielle a été trouvé. Cet espace est situé dans le périmètre de Malagnou.
Une étude de faisabilité montre qu’un bâtiment du type de celui proposé par R. Loponte pour la route des Jeunes est réalisable, bien qu’il faille en réduire considérablement les dimensions. Toutefois, cette parcelle ne permet aucune extension et dénature le projet initial et la mission de la Maison de la danse.
On nous explique que pour réaliser une Maison de la danse sur cette parcelle, il est nécessaire de voter un crédit d’étude, de lancer un concours d’architectes puis de voter un crédit de construction. La fin des travaux, si aucune opposition ni aucun référendum n’entravent le processus, est estimée pour début 2007.
Nous devons donner une réponse à cette proposition pour la mi-juin.
Nous devons également donner une réponse à Lancy pour la mi-juin.

mai-juin 2002
Afin que le Groupe de travail puisse se déterminer sur ces deux projets, l’ADC consulte au préalable plusieurs personnes qui connaissent notre projet et qui ont des compétences dans divers domaines (architecture, politique, etc.).
Le 8 juin, le Groupe de travail se réunit en séance plénière pour débattre du choix qu’il doit faire et des réponses qu’il va donner à la Ville et à Lancy.
Le 13 juin, nous rencontrons la Commission culture-école de la commune de Lancy. Nous leur faisons part de notre choix de nous associer à leur projet d’implantation dans la construction de leur centre socioculturel, l’Escargot.

juillet 2002
Une délégation du groupe de travail rencontre Monsieur Vaissade pour transmettre son refus à la Ville de Genève et évoquer les questions liées à l’installation d’une Maison de la danse à Lancy. Concernant le financement d’une Maison de la danse située sur une autre commune, Monsieur Vaissade rappelle que la Ville de Genève n’entrera pas en matière sur le budget de construction. Quant à l’augmentation du budget attribué à la création chorégraphique au sein de la Maison de la danse par la Ville de Genève, Monsieur Vaissade explique ne pouvoir faire aucune promesse, puisque son mandat au Département des affaires culturelles prend fin quelques mois plus tard. Il appartiendra à son successeur de reprendre la discussion avec le milieu chorégraphique.
Relevons toutefois les importants signes d’ouverture par rapport à cette situation « extraterritoriale » : Monsieur Vaissade conçoit que les subventions de la Ville de Genève attribuées à l’ADC continuent à être octroyées à une pareille structure et qu’une création programmée par la Maison de la danse à Lancy puisse être subventionnée en partie par la Ville de Genève.

29 août 2002
Le Conseil municipal de Lancy accorde un vote de principe à l’implantation du Palais de l’Equilibre d’Expo02 sur le territoire de Lancy, à la place de l’Escargot.

9 octobre 2002
L’exécutif cantonal refuse le projet d’installation du Palais de l’Equilibre à Lancy. Retour à la case départ pour l’Escargot.
Le Journal de l’ADC rencontre Monsieur Chobaz, conseiller administratif en charge de la culture et des affaires sociales à Lancy. Celui-ci explique qu’il n’est pas certain de parvenir à fixer une date au sujet de la réalisation de l’Escargot avant la fin de la législature, en juin 2003.
Au vu des modifications du calendrier prévu, et suite aux nombreux épisodes relatifs au Palais de l’Équilibre, le Groupe de travail réfléchit à des solutions transitoires qui puissent permettre à la Maison de la danse de se mettre le plus rapidement possible sur pied dans l’attente de s’établir dans un lieu permanent

25 novembre 2002
L’ADC rencontre Madame Brunschwig-Graf. Cette dernière annonce qu’elle est disposée à ce que l’État de Genève participe au financement du fonctionnement de la future Maison de la danse. C’est une confirmation vitale pour ce projet. Elle manifeste également son intérêt pour une solution transitoire.

décembre 2002
Nous avons entrepris des recherches sur des lieux transitoires possibles pour mettre fin à notre nomadisme. L’ancien cinéma Plazza nous intéresse, mais son architecture ne peut accueillir notre projet. Nous contactons à nouveau la CIA pour leur demander s’il est possible de louer le local de la SIP des Bains, mais ce local n’est plus disponible. Nous visitons également l’usine Hesse à Carouge: ses dimensions permettent d’accueillir notre projet, mais le bail prend fin en décembre 2004. Nous sommes encore sur d’autres pistes, mais aucune ne s’avère être la bonne.

janvier 2003
Le Groupe de travail demande une audition auprès de la Commission des arts et de la culture de la Ville de Genève afin de présenter l’avancée des démarches et l’état du projet.

février 2003
Au vu du changement de législature, le Journal de l’ADC décide de rencontrer les futurs candidats au Conseil administratif de la Ville de Genève et de les inviter à se positionner par rapport à notre projet.

mars 2003
Nos différentes démarches en vue d’une implantation temporaire n’aboutissent pas. Une nouvelle piste est imaginée, la Salle communale des Eaux-Vives. Cette idée est évoquée lors d’un rendez-vous avec la Gérance immobilière de la Ville de Genève, qui est très réceptive à cette intention et nous demande de déposer un projet.
L’ADC est auditionnée par la Commission des écoles, culture et loisirs de Lancy. Lors de cette audition, d’autres membres du conseil municipal sont invités. Cette rencontre a pour objectif de préparer la séance ordinaire du Conseil municipal du 10 avril durant laquelle doit être voté le principe de l’implantation de la Maison de la danse dans le futur bâtiment socioculturel de Lancy-Sud, l’Escargot.

avril 2003
Lors de sa séance du 10 avril, le Conseil municipal de Lancy accepte le principe de l’implantation de la Maison de la danse dans l’Escargot par 26 oui, 3 abstentions et 3 votes négatifs. Le mandataire est informé et une coordination est mise en place.
Le conseil municipal vote un crédit d’étude de 531’000 francs pour le projet de l’Escargot.

mai 2003
La Commission des arts et de la culture de la Ville de Genève nous reçoit le 7 mai. L’ADC présente le projet Maison de la danse et celui de l’installation provisoire à la Salle communale des Eaux-Vives.
L’ADC entreprend les démarches nécessaires pour une implantation provisoire dans la Salle communale des Eaux-Vives auprès de la Gérance immobilière de la Ville de Genève, avec qui il lui faut aussi négocier un contrat de location. Le projet consiste à aménager cette salle avec un kit amovible comprenant un plateau, des gradins, une technique son et lumières.

juillet 2003
Le bureau d’architectes de Planta et Portier, maître d’œuvre de l’Escargot, rencontrent l’ADC pour avancer dans le projet architectural et les associer à la création de la Maison de la danse.

18 août 2003
Monsieur Patrice Mugny, Conseiller administratif au DAC, et Monsieur Charles Beer, Conseiller d’Etat en charge du DIP, rencontrent leur homologue lancéen, Monsieur Pascal Chobaz, en charge des travaux après avoir assuré la direction des Affaires culturelles et sociales. Leur idée est de mettre par écrit un protocole d’accord dans lequel la Ville de Genève et l’État s’engagent à participer au financement du fonctionnement de la Maison de la danse. Étant donné que la Ville de Lancy assumera seule le coût de la construction de l’Escargot, elle participerait à hauteur de 25 % du budget d’exploitation, tandis que la Ville de Genève pourrait verser 50 % et l’État 25% (cette répartition entre la Ville et l’Etat correspond à celle qui articule la subvention de l’ADC).
La Maison de la danse se profile comme l’un des premiers objets qui pourrait être traité par la Conférence culturelle.
Les conseillers municipaux lancéens sont amenés à se prononcer sur le crédit de construction global de l’Escargot au printemps 2004.

décembre 2003
Peu avant Noël s’est créé un « Groupe opérationnel pour la Maison de la Danse », composé des représentants de la Ville de Lancy, de l’État et de la Ville de Genève ainsi que de l’ADC. Son objectif est de faire avancer le projet de la Maison de la danse en débattant, une fois par trimestre au moins, de ses différents aspects juridiques, organisationnels et financiers. Lors des premiers rendez-vous, la Ville de Genève confirme qu’elle ne participerait pas au coût de sa construction, estimé à 10 millions de francs, mais qu’elle contribuerait pour moitié à son budget de fonctionnement, estimé à 1,5 million de francs par année.
Du côté de la Ville de Lancy, des menaces pèsent sur l’Escargot : La Fondation des parkings annonce que le projet des Palettes n’est pas sa priorité. Le parking de proximité prévu, estimé à 14 millions de francs, ne trouve pas d’autres financements. Par ailleurs, François Lance, conseiller administratif de la Ville de Lancy, parle lui aussi d’autres priorités que celle de la construction du centre socioculturel de l’Escargot estimé à 32 millions de francs, qui doit convaincre à nouveau les conseillers de sa nécessité. Si le vote du budget de construction passait auprès du conseil administratif, il faudrait éviter un référendum de la part de la population. L’été 2003, il était prévu de présenter le crédit de construction au printemps 2004. On parle maintenant de l’automne 2004, au vu de l’incertitude des comptes 2003.
Du côté de la Salle des Eaux-Vives, l’ADC reçoit un don de la Loterie Romande de 450’000 pour lui permettre d’équiper cette salle. Mais la Commission de gestion de la Gérance immobilière municipale refuse le projet d’aménagement présenté par Pont Volant et son ingénieur scénographe Alexandre Forissier, mandaté par l’ADC. Pont Volant travaille sur un second projet, qui est accepté.

février 2004
La sécurité civile refuse le projet d’installation temporaire à la Salle des Eaux-Vives, ce dernier ne correspondant pas aux prescriptions de protection incendie en vigueur pour toutes les nouvelles salles qui sont construites. Finalement, considérant qu’il ne s’agit pas d’une « nouvelle construction » et moyennant des mesures de sécurité compensatoires très importantes, le projet est finalement accepté. Mais la soirée d’ouverture et le premier accueil à la Salle des Eaux-Vives sont reportés. La salle ouvre officiellement ses portes le 21 avril 2004.

printemps 2005
Dans l’idée de familiariser les lancéens au langage de la danse contemporaine, la Ville et le Canton de Genève, la commune de Lancy et l’ADC mettent en place un projet de médiation qui s’adresse aux enfants à travers des initiatives scolaires.

juillet 2005
Toujours dans l’idée d’inscrire la danse contemporaine dans le terreau lancéen, l’ADC organise avec le service culturel de Lancy les « Danses d’été », qui prennent place dans le parc de la Villa Bernasconi de la commune. Une scène à ciel ouvert est installée.
Dans le cadre de ces danses d’été, l’ADC organise une rencontre autour de la question de la Maison de la danse à Lancy, et invite pour une discussion ouverte Messieurs Charles Beer, Patrice Mugny et François Lance, ainsi que les conseillers municipaux de Lancy, la communauté chorégraphique et le public intéressé. Cette rencontre rassemble les acteurs concernés par le projet et fait le point sur son avancée et son état actuel.

septembre 2005
Le projet de la Maison de la danse entre dans une période de gestation politique. À l’invitation de sa commission culturelle, le Conseil municipal de Lancy auditionne Charles Beer, chef du Département de l’instruction publique (DIP) du Canton de Genève et Patrice Mugny, chef du Département municipal des affaires culturelles (DAC), afin de connaître leurs engagements. Si aucun des deux ne se prononce sur des promesses couvrant les prochaines décennies, tous deux redisent leur détermination à tout mettre en œuvre pour garantir la viabilité de la Maison de la danse à long terme.
Voté normalement dans le courant de l’automne, le dernier crédit d’étude devrait ensuite permettre d’établir dans ses moindres détails le budget de construction de l’ensemble de l’Escargot – centre socioculturel dans lequel prendrait place la Maison de la danse, budget qui serait alors soumis au Conseil municipal de Lancy.
Sur le plan cantonal, cet automne est marqué par des élections. Dans ce cadre, le Journal de l’ADC donne la parole aux dix candidats officiels annoncés pour les sièges du Conseil d’État.
Degré de priorité, probabilité de réalisation, moyens mis en œuvre, les dix candidats au Conseil d’État expriment leur niveau d’attachement au futur centre chorégraphique genevois.

octobre 2005
Le Conseil municipal accepte à la majorité le principe du projet de l’Escargot avec une Maison de la danse à vocation interrégionale, une salle des fêtes de six cents places, une médiathèque intercommunale et des locaux associatifs. Un projet de construction à 35 millions de francs pour Lancy. La Maison de la danse sort ragaillardie de cet accord de principe qui, cela dit, avait déjà été pris en 2002. La Ville et le Canton de Genève saluent ce vote de principe et réaffirment leurs engagements financiers dans le fonctionnement de cette future Maison de la danse. La prochaine étape est programmée en janvier 2006, date à laquelle le Conseil municipal devrait se prononcer sur un ultime crédit d’étude avant le dépôt des autorisations de construire. Le budget de construction définitif devrait être connu d’ici un an et permettre à l’Escargot de sortir enfin de sa coquille, après plus de vingt ans de projets, d’études et d’aménagements.

février 2006
Rencontre au sommet sur l’invitation de François Lance, Conseiller administratif de Lancy en charge de la culture : elle réunit Jean-Frédéric Jauslin, directeur de l’Office Fédéral de la Culture, Pius Knüsel, directeur de la Fondation Pro Helvetia, Charles Beer, Conseiller d’État du Canton de Genève et Patrice Mugny, Conseiller administratif de la Ville de Genève, accompagnés de leurs conseillères et conseillers. Tous saluent l’exemplarité de ce projet né d’une synergie remarquable et dont la réalisation donnerait un signe fort au développement de la politique de la danse bien au-delà de la région directement concernée. Ils relèvent aussi que ce projet met en évidence la capacité des collectivités publiques à réunir leurs efforts en additionnant les énergies pour réaliser un projet d’envergure. Une véritable Maison de la danse pourrait être un des piliers majeurs d’un réseau de compétences et d’infrastructures au niveau national, perspective réjouissante dans le contexte de la culture nationale actuelle.

mars 2006
Le Conseil municipal de Lancy doit voter un crédit important pour l’avenir de la Maison de la danse. Il s’agit d’un crédit d’étude de 2’700’000 francs destiné à établir, durant douze mois, toutes les évaluations (devis généraux et permis de construire) devant conduire à la détermination du budget de construction final de l’Escargot, centre socio-culturel dans lequel devrait s’implanter la Maison de la danse. Après consultation des commissions culturelles et des travaux, l’ADC comprend que ce vote pourrait poser problème, car jugé trop élitiste et trop cher par certains. Il passe pourtant avec une belle majorité, 21 oui pour 9 non.
Très vite, les groupes libéral et radical mettent à exécution leur menace de référendum, exprimée à l’issue du vote. Ils parviennent à réunir les 1’884 signatures nécessaires, soit 10 % des électeurs lancéens, dans un délai de trente jours après l’affiche au pilier public. La quête de signatures ayant  abouti, le référendum est déposé, contrôlé, puis validé, avant de faire l’objet d’un arrêté du Conseil d’État. Le crédit d’étude du projet de l’Escargot est alors soumis à une votation populaire communale, fixée au 22 octobre 2006.
À la suite du dépôt de ce référendum, un comité de soutien se forme pour défendre ce projet d’envergure régionale. Différentes actions sont alors mises en place en vue de la votation du mois d’octobre.

juillet 2006
L’installation d’une scène en plein air dans le Parc de la Villa Bernasconi est reconduite et donne lieu à une deuxième édition des Danses d’été. En ouverture de la manifestation, le 5 juillet, une discussion-débat a lieu sur la question de la pertinence d’un centre socioculturel décentralisé, avec différents intervenants locaux, régionaux et étrangers.
Un paradoxe se découvre : d’un côté, la Maison de la danse semble plus fragile que jamais puisque ce projet peut, en un vote, se retrouver enterré du côté de Lancy. Ce serait un retour à la case départ. De l’autre, un énorme travail a été fait et un grand nombre de jalons ont été posés, permettant de croire complètement en la nécessité et la viabilité d’une Maison de la danse à Genève.

octobre 2006
11’319 signatures sont récoltées pour soutenir le projet d’une Maison de la danse à Lancy. Cette récolte est coordonnée par Fabienne Abramovich. Elle a commencé à la Fête de la Musique, en juin 2006, et s’est arrêtée la veille de la votation du 22 octobre. 70 % de ces signatures proviennent de personnes établies dans le canton de Genève, dont 4’803 en ville.
3’744 signatures viennent d’un autre canton ou de l’étranger. Le site du Centre socioculturel mis en ligne le 31 juillet a récolté 1’145 signatures et témoigne d’une large mobilisation de la part de danseurs, chorégraphes et promoteurs de la danse de Suisse et d’Europe.

22 Octobre 2006
Le projet de la Maison de la danse dans le centre socioculturel de Lancy est enterré.
En effet, le référendum a abouti à un vote négatif de 4’345 Lancéens, sur les 7’055 qui se sont exprimés, soit 37 % des électeurs d’une commune qui en compte 19’085.
Une défaite sans appel qui laisse songeur. C’est la démagogie qui a gagné, avec un goût certain pour les économies, mais sans aucune vision pour la société à long terme. Et de reporter une fois encore le développement d’un quartier qu’on envisage depuis dix-huit ans.
C’est surtout, pour l’ADC et tous les membres actifs au sein du Groupe de travail, la fin de cinq ans d’un patient labeur au service d’une idée vraisemblablement utopique : celle de l’implantation d’une Maison de la danse contemporaine dans un quartier populaire et sur le territoire d’une commune genevoise.

avril 2007
L’ADC remet le métier sur l’ouvrage: il n’y a toujours pas de lieu spécifiquement conçu et adapté à la représentation chorégraphique à Genève. Douze candidats aux futures élections municipales, briguant officiellement les sièges du Conseil administratif ou en tête de liste de leur parti, s’expriment dans le Journal de l’ADC sur leur vision de la culture et leur implication dans l’avenir d’un projet pour une Maison de la danse.
L’avenir du projet de la Maison de la danse ne peut rebondir sans un engagement des élus.
La démarche du Journal de l’ADC n’avait pas pour objectif de recevoir des promesses infondées et sans lendemain de la part des candidats. Il était toutefois espéré que le projet d’une Maison de la danse à Genève, si souvent remis sur le métier et récemment rudoyé par l’échec de son implantation dans la commune de Lancy (malgré le soutien de 11’319 signataires lors de la campagne de 2006), soit porté et relayé par nos interlocuteurs. Qu’il bénéficie d’un souffle nouveau et qu’il éveille quelques belles idées. Hélas, la morosité colle à la réalité et nous shoote loin des perspectives utopistes.

septembre 2007
Le projet d’une Maison de la danse et notre acharnement à y croire nous rendent politiquement appréciables, mais pas assez désirables. Ce constat somme toute plus réaliste qu’optimiste donne envie, plus que jamais, de poser dans la boîte à malice des politiques au lendemain de leur élection un tout nouveau projet qui fasse vraiment rêver.
Nous le souhaitons sur une parcelle de la Ville de Genève. Il s’agit d’un outil simple mais adapté aux besoins actuels de la danse. Ce projet donne lieu à un concours d’architecture, et nous l’envisageons à moins de dix millions de francs. Nous cherchons des soutiens financiers de la part du privé et essayons de poser sur la table un tiers des coûts de construction.
Un projet comme celui-là, posé dans l’hémicycle du nouveau conseil municipal et sur les bureaux des nouveaux conseillers administratifs, permettrait d’ouvrir un débat constructif pour que s’engendre une action concrète de la part du pouvoir politique.
Nous suivons plusieurs pistes et lançons un appel à idée dans le Journal de l’ADC. Nous retenons celle d’un jeune architecte, Christian Schuetz, qui propose d’implanter notre projet au bout des voies couvertes de Saint-Jean, côté Jura. Mais ce projet, s’il nous permet d’avancer dans nos démarches et d’affiner nos besoins, se révèle irréalisable.

octobre 2008
Les propriétaires des murs de la Salle des Eaux-Vives, la Gérance immobilière municipale, rappellent à l’ADC qu’il n’est pas question de rester ici définitivement. En effet, cette implantation avait été acceptée en 2004 dans l’attente de la réalisation d’une Maison de la danse à Lancy. La Salle communale des Eaux-Vives est le seul lieu qui présente une saison exclusivement consacrée à la danse contemporaine à Genève. Toutefois, cette salle doit retrouver à court terme son usage communal. Par ailleurs, les services de l’État de Genève refusent de renouveler ad vitam æternam l’autorisation d’exploitation provisoire – celle-ci ne peut effectivement durer indéfiniment.
L’ADC doit donc trouver un lieu pour abriter et poursuivre ses activités. Nous reformulons notre besoin et le précisons : il s’agit d’un lieu pour la représentation chorégraphique, simple, fonctionnel, économique et léger. Sans volume en sous-sol, en bois, il est un proche cousin de l’espace de la chorégraphe française Maguy Marin à Rillieux-la-Pape, en banlieue lyonnaise.
Ce projet est appelé le Pavillon de la danse.

octobre 2008 — janvier 2009
L’ADC rencontre individuellement les membres du Conseil administratif de la Ville de Genève et leur présente le projet du Pavillon de la danse.

février 2009
Le Conseil administratif valide une étude de faisabilité pour le Pavillon de la danse sur quatre sites. Les résultats sont attendus avant l’été 2009. Le Conseil administratif introduit également une nouvelle ligne au plan financier d’investissement de 10 millions de francs pour la construction du Pavillon de la danse.

octobre 2009
L’étude de faisabilité sur quatre sites d’implantation du Pavillon de la danse donne les résultats suivants : le Triangle Tivoli est écarté en raison du bruit et de la gestion du flux du public. Le Bois-des-Frères est exclu en raison des prescriptions de sécurité liées à la proximité des citernes de Vernier. A la rue des Péniches, il faudrait déroger à la loi de protection sur les rives du Rhône et à celle propre à cette zone, qui est inconstructible car trop proche de la forêt. Si l’implantation provisoire du Galpon y est envisagée, une construction telle que le Pavillon, devisé à 10 millions, semble impossible. Reste la place Sturm, une parcelle présentée comme politiquement risquée, mais qui reste le site le plus adéquat d’un point de vue technique d’après l’étude de faisabilité, et la seule possibilité sur une parcelle en main de la Ville.

janvier 2010
Le 12 janvier, l’ADC a été reçu par la Délégation de l’Aménagement de la Ville de Genève pour présenter son projet d’implantation d’un Pavillon de la danse sur la Place Sturm et affirmer sa volonté d’avancer sur cette piste. Cette délégation est composée par les Conseillers administratifs Patrice Mugny pour le Département de la culture, Rémy Pagani pour le Département des constructions et de l’aménagement et Pierre Maudet pour le Département de l’environnement urbain et de la sécurité. Le projet a été revu dans l’estimation de son coût à 7 millions. L’étude de faisabilité estimait quand à elle que les dimensions lui semblaient un peu sous-évaluées par rapport au programme présenté par l’ADC. Il paraît plus probable d’estimer une surface au sol de 900 à 950 m2, au lieu des 800 m2 proposés initialement.
Rappelons qu’en octobre 2009, le service de l’urbanisme a effectué, à la demande du Département de la culture, une étude de faisabilité sur divers sites susceptibles d’accueillir ce Pavillon. Des quatre sites envisagés (le triangle Tivoli, la rue des Péniches, la parcelle edipresse au Bois des Frères, la Place Sturm), seule la Place Sturm répondait de manière positive aux critères posés par cette étude. A l’heure actuelle, le Département des constructions et de l’aménagement effectue une seconde étude qui puisse permettre de valider et les volumes et le coût de ce Pavillon, estimés jusqu’alors par l’ADC.

avril 2010
Suite à l’audition de l’ADC le 12 janvier à la délégation du Conseil administratif à l’aménagement du territoire, la décision a été prise que le département des constructions étudie le projet de construction d’un pavillon de la danse à la place Sturm et revienne au Conseil administratif pour décision ensuite.
D’après les indications qui figurent dans la mise à jour du plan financier d’investissement, le service d’architecture a planifié le dépôt du crédit d’étude de 1 million auprès du Conseil municipal d’ici au 1er mars 2011, le dépôt du crédit de construction auprès du Conseil municipal d’ici au 1er juin 2013 et les dépenses de construction estimées à 9 millions en 2014 et 2015, avec une date de mise à disposition au 1er août 2015.  On voit donc que l’équipement serait disponible au mieux pour la saison 2015/2016.

septembre 2010
L’ADC demande un rendez-vous à la délégation à l’aménagement du territoire du Conseil administratif, car elle est tentée de répondre à l’appel à projet lancé par la FVGLS, la Coopérative des Rois et la Codha concernant une salle de spectacle dans le futur Ecoquartier Jonction (ex Artamis). L’ADC souhaite entendre le point de vue de la délégation avant de répondre à cet appel et demande également des nouvelles sur la faisabilité de l’implantation du projet du Pavillon sur La Place Sturm, étude menée par le département de Monsieur Pagani. La délégation informe l’ADC que le site de la place Sturm a été retenu pour y construire le Pavillon de la danse, et les délais ont été annoncés. La délégation demande à l’ADC d’affirmer sa motivation pour la Place Sturm et précise que l’Ecoquartier ne peut recevoir un Pavillon de la danse, tel que défini par l’ADC. Le calendrier est reposé : le crédit d’étude devrait être déposé devant le CM (Conseil municipal), par Isabelle Charollais (codirectrice du Département des constructions et de l’aménagement) durant le 1er trimestre 2011. C’est l’étape n°1. Ensuite, il faut obtenir une dérogation de la part du Département des constructions  et technologies de l’information (DCTI) pour construire sur la place Sturm qui est classée « zone de verdure ». Il faut déplacer aussi un petit entrepôt de la Voirie car il est exclu d’abattre un seul arbre sur la parcelle. Dans le PFI (plan financier quadriennal) le début de l’actif est en 2014. Le projet devrait être construit en 2015 si tout se passe tel que le scénario est envisagé.

octobre 2010
Nous faisons le point sur la possibilité de construire el Pavillon de la danse à côté de Château Rouge, le relais culturel d’Annemasse, qui se pose comme un élément culturel structurant du projet d’agglomération. Château Rouge pose la question suivante : serait-il possible d’imaginer de développer et le relais culturel actuel, qui a besoin de grosses rénovations, avec le Pavillon de la danse. Château Rouge a en effet besoin d’arguments pour sa rénovation et lui adjoindre un Pavillon de la danse en serait un.
Nous relevons à ce stade la difficulté que nous éprouvons à suivre et développer deux projets en parallèle. L’un annule forcément l’autre. Nous sommes partis avec le Département de Monsieur Mugny sur le projet d’un Pavillon pour la danse à 10 millions sur la Place Sturm. Château Rouge n’a pas besoin d’un Pavillon de la danse en plus de ses infrastructures actuelles et nous ne voyons pas le sens de construire ce Pavillon là-bas. Défendre un projet de plus grande envergure telle qu’une Maison de la danse à Annemasse, semblerait  plus pertienent, mais signifierait de rester aux Eaux-Vives pendant 15 ou 20 ans. Par ailleurs, il n’y a pas à ce jour une réelle opportunité pour continuer à avancer dans cette direction. En ce qui concerne l’ADC, le projet du Pavillon de la danse sur la place Sturm est à ce jour le plus avancé et le plus réaliste. C’est la meilleure piste que nous devons continuer à suivre, même si elle est risquée politiquement.

mars 2011
La PR-873 a été déposée le 16 mars 2011. Elle passe en plénière au Conseil Municipal le 19 avril 2011. Il s’agit d’une proposition du Conseil administratif en vue de l’ouverture d’un crédit de 1 170 000 francs destiné au concours et à l’étude d’un pavillon de la danse, situé rue Charles-Sturm 15, sur la parcelle N° 4146, feuille 7 du cadastre de la commune de Genève, section Cité. Le programme de cette PR définit le minimum nécessaire pour la représentation de l’art chorégraphique. Soit : un plateau de 144 m2 / largeur (ouverture cadre de scène) 12 m / profondeur: 12 m / hauteur sous gril technique: minimum 9 m. Une salle de spectacle de 250 m2 pour 300 places. Un foyer et un bar pour l’accueil du public de 170 m2. Un local et un atelier technique ainsi qu’une régie technique de 150 m2. Trois bureaux pour l’administratif de 50 m2 en tout. Deux loges avec sanitaires et douches de 50 m2 en tout.
L’emprise totale du pavillon pourrait ainsi se situer entre 800 et 900 m2.
L’estimation sommaire du coût de l’opération de construction d’un pavillon de la danse est estimé à 9 800 000 francs. Cet objet est prévu dans le 6ème plan financier d’investissement, le PFI 2011-2022, pour un montant de 9 000 000 de francs.

avril 2011
La PR est à l’ordre du jour du conseil municipal du 19 avril 2011, en 5ème position.  Le conseil municipal doit voter pour prendre en considération la PR et la renvoyer en commission. Patrice Mugny lance un appel pour que cette PR soit renvoyée à la commission des travaux et des constructions, pour qu’elle y soit étudiée rapidement – et que le plénum puisse la voter au mois de mai. Il rappelle qu’il ne s’agit que d’un crédit d’étude, et qu’il ne faut pas perdre de temps dans ce dossier. Certaines voix mettent en avant le fait que le projet doit être débattu sur un plan politique et non pas technique et qu’en ce sens, il est préférable de le renvoyer à la commission des arts et de la culture plutôt qu’à celle des travaux et des constructions. Le débat est long, il dure plus d’une heure. Les opposants au projet relèvent entre autres que le prix est trop élevé pour du « provisoire », que le lieu est inapproprié, que s’il est nécessaire de trouver un lieu pour la danse, il ne faut pas « bricoler » mais construire une vraie Maison de la danse. Ceux qui sont favorables au projet relèvent l’urgence de la situation, son opportunité, la pertinence de construire une structure modeste et bien intégrée sur la place Sturm qui n’empièterait que sur une petite partie de la place Sturm, car occupant une l’actuelle place de la Voirie. Le vote accepte de prendre en considération la PR (56 oui cotre 10 non) et de renvoyer la PR à la Commission des arts et de la culture (43 oui contre 24 non, favorables quant à eux à un renvoi à la commission des travaux).

juillet 2011
Nous rencontrons dans son bureau le nouveau conseiller administratif en charge de la culture, Sami Kanaan. Il nous annonce qu’il sera auditionné par la commission des arts et de la culture à la fin de l’été avec un représentant du département de Monsieur Pagani. Nous parlons des différentes problématiques qui peuvent être soulevées par cette commission.

août 2011
Sami Kanaan est auditionné sur le Pavillon de la danse à la place Sturm par la Commission des arts et de la culture. Il s’agit de la première audition de cette toute nouvelle commission. Nous apprenons que les réticences portent essentiellement sur les coûts, sur la notion de provisoire et sur la hauteur. La question d’un droit de superficie plutôt que d’un concours a aussi été avancée.

septembre 2011
C’est au tour de l’ADC d’être auditionné par la Commission des arts et de la culture. Le projet est bien défendu et bien compris.

mai 2012
Le crédit en vue du concours et de l’étude du Pavillon de la danse sur la place Sturm  (1,17 millions de francs) est voté au Conseil municipal lors de la séance ordinaire du 9 mai 2012. Un vote quais à l’unanimité : 64 oui, 4 non (de l’UDC). Il va donc y avoir un concours d’architecture, un lauréat, un « vrai » projet!

 

avril 2013
Le concours est lancé au printemps 2013. Au préalable, l’ADC travaille sur le programme très détaillé, validé par la ville de Genève. L’ADC mandate l’ingénieur scénographe Alexandre Forissier pour rédiger avec elle ce concours.
En bref, dans le programme, il y a …
— pour le public: l’entrée, le foyer, le bar /cuisine, les sanitaires
— pour le spectacle: le plateau, la salle avec gradins démontables (200 personnes)
— pour le travail : les bureaux, le centre de documentation, la salle mixte (échauffement, médiation, réunion…), les espaces technique, les loges, douches et sanitaires
Et à la Maison des arts du Grütli, en complément du programme, il y a 3 studios de danse (110 m2, 150 m2 et 190m2) gérés par l’ADC.

7 octobre 2013
Le lauréat du concours est désigné: c’est le bureau d’architectes lausannois ON architecture.
Rien qu’au nom de leur projet on devine le mouvement, une torsion, un rythme : Bombatwist. Il est le lauréat. La réponse au besoin d’un lieu pour l’ADC. Le point final au concours lancé en avril dernier. C’est lui, le projet qui, après deux jours d’intenses débats, a fait l’unanimité auprès du jury. Bombatwist devrait prendre forme sur la place Charles Sturm.
La Ville de Genève expose les projets à la Salle du Faubourg, soit 65 projets comme autant de déclinaisons possibles d’un pavillon de la danse.

automne 2013
Les lauréats travaillent sur le projet dès octobre jusqu’à fin 2014, avec la Ville de Genève et l’ADC.
Par ailleurs, la Ville de Genève a lancé, à l’automne 2013, une opération de consultation et d’information auprès de la société civile sous forme d’ateliers, suivis par une quarantaine de personnes invitées (chorégraphes et danseurs, représentants d’associations et riverains de la place Sturm). L’avant-projet va encore être soumis à quelques représentants de ces différents groupes.

janvier 2014
Le projet Bombatwist, lauréat du concours lancé par la Ville de Genève pour la construction d’un Pavillon de la danse sur la place Sturm pour l’ADC, est présenté dans le dossier du journal de janvier. Interview des lauréats, chronique de l’exposition et des autres projets non-retenus, points de vue des politiques, questions à Sami Kanaan et critique d’une experte, tout est à découvrir dans les pages du Journal de l’ADC n°62.

printemps 2014
Les architectes qui ont gagné le concours pour la réalisation du pavillon de la danse travaillent avec la Ville de Genève (patrimoine bâti et service culturel) et l’ADC sur un avant-projet qui doit se finaliser d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, le 6 mai à 19h, la Ville convie à une soirée d’échange et d’information sur le projet du Pavillon de la danse. Cette soirée a lieu à la Maison de quartier de Chausse-Coq, en présence des Conseillers administratifs Sami Kanaan (Département de la culture et du sport) et Rémy Pagani (Département des constructions et de l’aménagement).

automne 2014 – printemps 2015
L’avant-projet du pavillon est en cours. Les différents acteurs qui s’y attèlent sont les mandataires, soit le bureau lauréat du concours d’architecture, ON Architecture Lausanne, et le bureau d’ingénieur scénographe de Michel Fayet Changement à vue à Paris, le maître d’ouvrage (la Ville de Genève) et les utilisateurs (Anne Davier pour l’ADC, secondée pour les questions techniques et scénographiques par Daniel Demont, le directeur technique de l’Arsenic de Lausanne). Les mandataires travaillent également avec l’ingénieur civil Ratio Bois, l’ingénieur chauffage ventilation Amstein + Walthert Genève SA, l’ingénieur sanitaire BTS Michele Napollilo.

2015 – 2017
Juillet 2017: La PR 1251, proposition du Conseil administratif au Conseil municipal pour la construction du Pavillon, est déposée.Janvier 2018: Septembre 2017 : le Conseil municipal renvoie le projet à la Commission des travaux et des constructions.L’autorisation de construire du pavillon de la danse est déposé.
Novembre 2017: La Commission des travaux et des constructions de la Ville de Genève accepte le projet… GO!