Les 20 ans de La Manufacture

Yasmine Hugonnet / Radouan Mriziga / Fanny de Chaillé

je 20 — sa 22 juin

À l’occasion des 20 ans de La Manufacture – Haute école des arts de la scène, le Pavillon ADC accueille les étudiant·es comédien·nes et danseur·euses en fin d’études. Côté danse, deux chorégraphes invité·es, Yasmine Hugonnet et Radouan Mriziga. Côté théâtre, la performeuse et metteuse en scène Fanny de Chaillé. De quoi marquer ce tournant anniversaire d’une école qui compte dans le paysage de Suisse romande et au-delà.

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JEUDI 20 JUIN — SOIRÉE DANSE — 20H

Empathic Chamber, Yasmine Hugonnet
Al-Monboso, Radouan Mriziga
durée: 1h30 (avec entracte)

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VENDREDI 21 JUIN — SOIRÉE THÉÂTRE — 20H
Avignon, une école, Fanny de Chaillé
durée: 1h30

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SAMEDI 22 JUIN — SOIRÉE DANSE & THÉÂTRE
danse de 18h à 19h30
Empathic Chamber, Yasmine Hugonnet
Al-Monboso, Radouan Mriziga
théâtre à 20h30 à 22h
Avignon, une école, Fanny de Chaillé

BA-Danse
Chorégraphies Yasmine Hugonnet, Radouan Mriziga — Assistanat à la chorégraphie Krisztina Abrànyi, Bilal El Had – Avec les danseur·euses de la promotion G du Bachelor en Contemporary Dance de La Manufacture Sira Aymerich i Besalú, isam // Isabela Del Carmen Abad Montalvo, Alice Gratet, Baptiste Homère, Cyan Huescar, Gaëlle Jeanbourquin, Annaïk Juan-Torres, Paula Ramis Muñoz, Nyala Simpson, Jasmin Sisti, Adina Voldrabova, Judit Waeterschoot — Assistanat à la chorégraphie Krisztina Abrànyi et Bilal El Had — Direction technique et lumière Nicolas Berseth  — Technique son et vidéo Zineb Rostom — Costumes Lise Beauchamps – Remerciements Florine Bugnon et Robert Avery pour la Farandole de Courtepin — Production La Manufacture – Haute école des arts de la scène — Avec le soutien du Domaine Musique et Arts de la scène de la HES-SO

BA-Théâtre
Conception et mise en scène Fanny de Chaillé — Avec les étudiants·es de la promotion M du Bachelor Théâtre de La Manufacture – Haute école des arts de la scène, Lausanne Eve Aouizerate, Martin Bruneau, Luna Desmeules, Mehdi Djouad, Hugo Hamel, Maëlle Héritier, Araksan Laisney, Liona Lutz, Mathilde Lyon, Elisa Oliveira, Adrien Pierre, Dylan Poletti, Pierre Ripoll, Léo Zagagnoni, Kenza Zourdani — Assistanat à la mise en scène Grégoire Monsaingeon — Assistanat à la chorégraphie Christophe Ives — Conception lumières Willy Cessa — Conception sonore Manuel Coursin — Costumes Angèle Gaspar Régie générale Emmanuel Bassibé, Robin Dupuis — Apprenti techniscéniste Amon Mantel

Et les équipes administratives et techniques de La Manufacture – Haute école des arts de la scène, Lausanne et du TnBA Centre Dramatique National Bordeaux Aquitaine – direction Fanny de Chaillé — Production La Manufacture – Haute école des arts de la scène, Lausanne ; TnBA Centre Dramatique National Bordeaux Aquitaine — Avec l’aide du Théâtre Vidy-Lausanne et les soutiens du Domaine Musique et Arts de la Scène de la HES-SO et de la Fondation Ernst Göhner

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À l’occasion des 20 ans de La Manufacture – Haute école des arts de la scène, le Pavillon ADC accueille les spectacles de sortie des étudiant·es danseur·euses de la promotion G, du Bachelor en Contemporary Dance et des étudiant·es comédien·nes de la promotion M, du Bachelor Théâtre.

Après une résidence de création à la fabrik Potsdam, en Allemagne, les étudiant·es danseur·euses présentent un programme en deux parties, l’une signée par la chorégraphe suisse Yasmine Hugonnet, et l’autre par le chorégraphe bruxellois Radouan Mriziga.

Fanny de Chaillé dépose entre les mains des étudiant·es comédien·nes l’histoire de l’art dramatique et de ses mutations esthétiques en jeu depuis les années 1920.
Ils et elles s’en emparent avec l’énergie de leur jeunesse et des actes artistiques simples et ludiques. Ce « théâtre de la relation » met en résonance formes, gestes et écritures avec les enjeux politiques et sociaux contemporaines, comme une façon de saisir le passé de leur part pour en inventer le présent.

 

Yasmine Hugonnet

Empathic chamber

De la copie à l’empathie, quels sont les mouvements ?

Est-ce que c’est ce qui nous ressemble ? La pièce joue avec les désirs de « commun », dans les langues, dans l’espace. Elle souhaite partager l’inventivité et la beauté de l’état dans lequel nous nous trouvons, lorsque nous apprenons, ou dans un processus d’appropriation. C’est par exemple une composition de deux présences distinctes : une personne qui plonge dans l’aventure du geste pour générer le mouvement, c’est-à-dire une personne  » source « . Et une autre personne, un « double » empathique qui peut se déplacer sur toute l’échelle créative qui existe entre l’observation non participante et l’imitation formelle et totalement fidèle du langage de la « source ». Qu’est-ce que je reconnais, qu’est-ce que je veux m’approprier ? Il s’agit d’explorer les enjeux de l’appropriation du langage de l’autre par une empathie affective et mimétique. Pressentir le geste naissant, le poursuivre, le déduire, le précéder, l’induire…. La performance s’appuie sur les outils développés dans le cadre de mes recherches en cours sur la concomitance de l’immobilité et du mouvement, sur l’attention et la pratique de la réciprocité. Je ferai partie d’une série de travaux qui porteront sur l’empathie.

Note d’intention de Radouan Mriziga / Al-Monboso 

À l’ère moderne, on a de plus en plus tendance à considérer les paysages sauvages, tels que les montagnes, les forêts, les océans et les déserts, comme de simples sources de capitaux. Pourtant, pendant des siècles, ces paysages ont servi à la fois de refuge et d’inspiration inépuisable pour les arts, la philosophie et la science.
En observant et en apprenant des communautés qui ont maintenu une relation étroite avec ces environnements et qui ont développé des connaissances à travers la spiritualité, l’art, la philosophie, l’artisanat et la science, nous visons à aborder ces cadres naturels avec la perspective de ceux qui les considèrent encore comme des sources de connaissance et d’inspiration artistique.
Notre voyage se concentrera plus particulièrement sur les montagnes, en explorant la manière dont elles symbolisent des espaces à la fois romantiques et politiques. Nous nous pencherons, par exemple, sur le rôle important joué par les montagnes dans l’histoire de l’art, sur la façon dont elles continuent à servir de sources de spiritualité et d’inspiration pour de nombreux artistes (comme on le voit dans l’art romantique, par exemple), ainsi que de lieux de réflexion et de contemplation au sein de diverses traditions religieuses.
Les montagnes ont également une dimension politique, offrant un refuge et une protection naturelle en période de conflit et d’oppression, et agissant comme des bastions de résistance pour les communautés qui défient les autorités municipales.
À partir de danses, de mythologies, d’histoires, de poèmes, de musiques, de peintures, de chansons et de rythmes originaires ou inspirés par ces paysages, nous créerons des chorégraphies en collaboration. Ces chorégraphies visent à contribuer artistiquement aux discussions en cours concernant la hiérarchie des connaissances, le partage des connaissances et la relation actuelle entre l’art et nos environnements écologiques.

Fanny de Chaillé

Avignon, une école, c’est prendre le festival d’Avignon et ses archives comme une matière à produire une forme théâtrale. Se plonger dans l’archive, le document et l’interroger du point de vue de ces jeunes acteur·rices. Nous allons donc retrouver les textes, les sons, les images.

Regarder, imiter, copier pour raconter ce que le festival d’Avignon pourrait nous enseigner, nous apprendre aujourd’hui dans nos pratiques d’acteur·rices. Prendre Avignon non pas comme un simple festival mais comme un lieu de mémoire, d’histoire. Ré-estimer cette archive du point du vue historique, en inscrivant le festival dans la lignée d’évènements décisifs de l’histoire des formes, des esthétiques, de la critique mais également d’une politique culturelle car c’est tout ça à la fois le festival d’Avignon. Déployer l’évènement « festival d’Avignon », point fixe à partir duquel nous produisons la dispersion du temps et des subjectivités sous toutes ces formes, nous en faisons des micro-expériences.

Se plonger dans les profondeurs du passé pour en tirer une projection dans le futur à partir d’un présent qu’il faut agiter, mettre en action. Raisonner parfois par uchronie : par la reconstitution de scènes, de documents : « ce qui est arrivé » est remis en jeu dans une prospection de ce qui « pourrait arriver ». Encourager les acteur·rices à mener leur propre recherche historique, transformer l’équipe du spectacle en un collectif de réflexion historique sur le festival depuis sa création. Les acteurs et actrices s’exprimant depuis le Avignon naissant de 1947 s’expriment aussi sur leur situation contemporaine.

Quand on copie un document, il ne s’agit pas de réitérer un évènement tel qu’il a eu lieu dans le passé comme le ferait une reconstitution historique au cinéma notamment, il s’agit plutôt de reprendre, dans le présent et pour le présent, un fait passé. Interroger à la fois l’histoire et son écriture en proposant une interprétation singulière de l’évènement, la copie de document, son re-enactment comme une forme-outil au service de l’histoire du théâtre. Voir et étudier les traces laissées par le festival d’Avignon dans la mémoire collective.

— RTS, Culture, 7 juin 2024, par Thierry Sartoretti
« Avignon, une école s’ouvre sur l’année 1976 et l’apparition d’un futur classique, Einstein on the Beach de Philip Glass et Bob Wilson. Une comédienne au piano, une à la direction du chœur, deux autres assises égrenant le timing de la partition. Le public est happé. Elle a beau nous être jouée en petit comité, cette œuvre fascine toujours. »
+ Lire la suite : RTS Culture

— Le Courrier, 3 juin 2024, par Josefa Terribilini
« C’est qu’il importe à la metteuse en scène d’interroger ce que les archives racontent aujourd’hui aux jeunes artistes du point de vue de leur pratique, son évolution, ses enjeux. Elle a d’ailleurs, durant le processus de création, laissé la possibilité aux étudiant·es d’intégrer au spectacle des extraits de pièce qu’ils ou elles auraient rêvé jouer. »
+ Lire la suite : Le Courrier

— RTS – la 1ère, Vertigo, 30 mai 2024, par Thierry Sartoretti
« Souvent quand on travaille sur l’histoire du théâtre, on travaille plutôt sur l’histoire des auteurs et des metteurs en scène et rarement du point de vue des acteurs. Quand La Manufacture m’a sollicitée, je me suis dite que c’était une super idée de poursuivre cette recherche. Il fallait un socle commun : les archives du Festival d’Avignon. (…) Ce qui m’intéresse de ce travail sur l’archive, c’est qu’il soit sollicité du point de vue à eux. » – Fanny de Chaillé
+ écouter l’émission: RTS – Vertigo

For the 20th anniversary of La Manufacture – Haute école des arts de la scène, the Pavillon ADC hosts an evening program of graduating students. On the dance side, two guest choreographers, Yasmine Hugonnet and Radouan Mriziga. On the theatre side, performer and director Fanny de Chaillé. All in all, a fitting way to mark the anniversary of a school that is a major player in the French-speaking part of Switzerland and beyond.