Amanda Piña

Exótica

je 7 — ve 8 septembre
je 21h, ve 19h
durée 85'

Ici, le rituel vient posséder la danse. Exótica rappelle sur scène des artistes racisé·es qui ont connu le succès avec l’exotisme du début du XXème siècle en Europe avant d’être rayé·es de l’histoire. Manière pour Amanda Piña de questionner le regard dominant.

Création 2023
Co-accueil du Pavillon ADC et de La Bâtie-Festival de Genève

Direction artistique Amanda Piña — Performance de et avec Ángela Muñoz Martínez, André Bared Kabangu Bakambay, Zora Snake, Venuri Perera, iSaAc Espinoza Hidrobo, Amanda Piña Dramaturgie Nicole Haitzinger — Conception intégrale Michiel Jimenenz — Décor et scénographie
« Forêt Asiatique » (1921) d’Albert Dubosq, reproduit par le décorateur Jozef Wouters dans le cadre de la contribution d’Amanda Piña à Infini I #18 (2022) — Direction technique Marcelo Daza, Emilio Cordero — Musique Angela Muñoz Martínez, Zevra — Conception sonore Dominik Traun —  Costumes Federico Protto — Assistant du metteur en scène Pierre-Louis Kerbart (…)

Billetterie auprès de La Bâtie-Festival

Comment faire revenir sur scène aujourd’hui des artistes racisé·es du début du XXème siècle, de diverses origines, qui ont connu un grand succès en Europe dans le Théâtre de Revue ou de Variétés, mais qui ont ensuite été totalement effacé·es de l’histoire ? La Sarabia, (1878-1988), Nyota Inyoka, (1896-1971), François (Féral) Benga (1906-1957) et Leila Bederkhan (1903-1986) sont des figures qu’Amanda Piña rappelle par invocations, exorcismes, célébrations. Ancêtres de danse et de performance, femmes en scène, artistes queer qui revivent au travers de ce que la chorégraphe appelle un travail de compossession : mélange de composition occidentale et de possessions créoles ou indigènes d’origine caribéenne. Une hybridation des pratiques propre à faire exploser certains éléments artistiques qui fonctionnent, selon la chorégraphe, comme des perpétuations contemporaines du colonialisme : le temps et l’espace scéniques, la forme, et même l’idée d’œuvre.

Exótica dévoile la face maléfique de la modernité, celle qui a dévoré des artistes en leur accordant une fugace célébrité exotique. C’est alors le regard blanc qui est mis en scène. Comment opère ce regard dominant ? Existe-t-il par défaut ? Est-il individuel, sociétal, curatorial ? Et surtout, comment peut-on le diffracter, le renverser ?

La Libre Belgique, 31 mai 2023, par Marie Baudet
« Chorégraphe mais aussi peintre et spécialiste de l’anthropologie théâtrale, cette artiste d’origine chilienne et mexicaine, vivant entre Mexico City et Vienne, base son travail sur le pouvoir politique et social du mouvement, y compris les cultures, connaissances et pratiques artistiques indigènes. »
+ lire la suite : La Libre Belgique

Amanda Piña est une artiste chilienne-mexicaine-autrichienne qui vit entre Vienne et Mexico City. Elle a étudié la peinture puis le théâtre performatif à Santiago du Chili, l’anthropologie théâtrale à Barcelone, et enfin la danse contemporaine à Mexico, Barcelone, Salzbourg (SEAD) et Montpellier (Ex.e.r.ce au CCN). Sa danse, qui mêle pratiques contemporaines et rituels indigènes, attaque les matrices toxiques du capitalisme et du colonialisme. Depuis son travail sur le mouvement, elle ouvre aussi continuellement des cadres pédagogiques, rédige et publie autour de ce qu’elle appelle Endangered human movements (pratiques de mouvement humain en voie de disparition). Amanda Piña est chargée de recherche au DAS THIRD, du département de Théâtre, Danse et Performance de l’Université des Arts d’Amsterdam.

Production Amanda Piña/Fortuna — Coproduction Kunstenfestivaldesarts, Holland Festival, Festival d’Automne à Paris, Tanzquartier Wien, PACT Zollverein, DDD – Festival Dias da Dança, La Bâtie-Festival de Genève, NEXT Festival — Soutiens Financé par le département culturel de la ville de Vienne, la division des arts et de la culture de la chancellerie fédérale d’Autriche — Avec le soutien de DESINGEL Antwerp, KWP Kunstenwerkplaats Brussels, wpZimmer Antwerp — Remerciements Stadsschouwburg Kortrijk, Showtex, Bruno Forment, projet Border Dancing Across Time P-31958 financé par le FWF, Christina Gillinger-Correa Vivar (recherche d’archives), Rolando Vázquez (théorie décoloniale/interview).

Ritual possesses dance. Exótica summons back to the stage colonised artists who found success in the exotism of early 20th century Europe before being erased from the history books. A way for Amanda Piña to question the dominant gaze.

Amanda Piña - 2023 1
© DR